Auteurs : Djifa Agbélénko AGBEZOUKIN, docteur en droit public et sciences politiques ;
Komi AMEWUNOU, sociologue, éditeur chez Afrobarometer
Introduction
Si elles sont devenues incontournables dans la vie politique des Etats modernes, les partis politiques n’ont pas toujours été en première ligne de la lutte et l’action politiques. Les partis politiques, au sens où nous les connaissons aujourd’hui n’ont fait leur apparition en occident qu’au 19ème siècle[1]. En effet, dans « Les partis politiques [2]», ouvrage devenu une référence en matière d’études des partis politiques, Maurice Duverger fait remonter l’apparition du fait partisan en 1850 aux Etats-Unis grâce à l’introduction du suffrage populaire dans le processus d’élection des présidents qui se faisait lors des caucus du congrès. Le recours au vote populaire direct pour désigner les grands électeurs avait alors favorisé l’émergence des groupes de pensée ou groupements d’idée politique pour l’animation de la vie politique et les processus électoraux.
Les partis politiques sont alors les formes plus organisées, structurées voire institutionnalisées des groupes ou associations de pensée qui regroupaient des personnes qui partagent la même idéologie politique.
En Afrique, l’apparition du fait partisan peut être située dans la période coloniale. En effet, l’histoire de l’Afrique est en partie marquée par celle de sa lutte pour la libération du joug colonial. Même si l’intensité et les conditions de cette lutte de libération ne furent pas les mêmes dans tous les pays, on retrouvait une constance qui est celle de l’apport crucial des intellectuels africains. Ces élites africaines, motivées par la recherche d’une autonomie accrue pour leurs territoires, ont animé la phase d’agitation qu’ont connue les colonies durant la période précédant la seconde guerre mondiale.
La création de partis politiques et le militantisme relèvent de la jouissance de droits civiques et politiques. Les populations des territoires colonisés n’étant pas considérés comme des citoyens de l’Etat colonisateur ne pouvaient donc pas jouir de droits civiques et politiques comme les citoyens de la métropole ; l’administration coloniale ayant « exclu toute forme de vie politique pour « les sujets coloniaux [3]». Il est donc inimaginable qu’elles puissent, de façon officielle, se constituer en groupements politiques. La seule alternative était donc la création des groupes d’intérêt et associations culturelles. Ces groupes d’intérêt et associations culturelles conduisaient les mouvements de revendications et luttaient pour l’autonomie. Juridiquement, ils n’étaient pas des partis politiques mais leurs actions allaient au-delà de simples revendications sociales et étaient tout à fait similaires à celles des partis politiques telle que nous les connaissons de nos jours.
Plusieurs auteurs situent l’apparition des partis politiques en Afrique au lendemain de la seconde guerre mondiale[4] qui a affaibli les pays colonisateurs, la France et la Grande-Bretagne, et a démystifié leur invincibilité impériale aux yeux des africains qui ont combattu à leurs côtés[5]. Dans les colonies françaises dont les populations ont contribué à l’effort de libération de la France, le droit de vote a été introduit, favorisant ainsi l’émergence des parties politiques comme nouveaux acteurs de la vie politique.
Dans les colonies britanniques, l’émergence des leaders politiques est favorisée par la politique de l’administration coloniale qui a très tôt impliqué les populations locales dans la gestion administrative. Ces élites formées à la gestion des affaires publiques vont être les figures de proue de la lutte pour la décolonisation[6]. C’est donc sans surprise que c’est dans les colonies britanniques que les velléités de l’indépendance ont été très tôt exprimées après la seconde guerre mondiale. Ainsi, alors que certains leaders francophones réclamaient une autonomie avancée à la France, ceux des colonies britanniques demandaient l’indépendance pure et simple. Les revendications pour l’autonomie avancée ou l’indépendance pure et simple ont été portées par des partis politiques dont les actions ont marqué l’histoire de la décolonisation dans plusieurs pays sur le continent africain. En Afrique occidentale, principalement dans la partie britannique, au Ghana, la United Gold Coast Convention (UGCC) fût créée en 1947, le Convention People’s Party (CPP) en 1949 et le Northern People’s Party (NPP) fondé en 1954 ; Au Nigéria, le National Council for Nigerian Citizens (NCNC) fût créé en 1944, l’Action Group (AG) en 1950 et le Northern People’s Congress (NPC) en 1951. Il y avait également, toujours dans l’Afrique occidentale britannique, le National Council of Sierra Leone (NCSL) et le Sierra Leone People’s Party (SLPP) respectivement fondés en 1950 et 1951. Enfin, le United Party et le People’s Progressive Party (PPP) furent fondés en Gambie respectivement en 1951 et en 1959. Ces partis ont été les grands acteurs de l’accession de leurs pays à l’indépendance. La nature même de ces partis a grandement contribué à la réussite de leurs actions car ils « n’étaient pas des partis élitistes limités à la minorité instruite et aux centres urbains : c’étaient, dans l’ensemble, des partis de masse dont les partisans se recrutaient aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural[7]. » En raison du soutien de masse dont ils bénéficiaient de la part d’étudiants, syndicalistes, agriculteurs, chefs coutumiers, voire d’anciens militaires, l’administration coloniale ne pouvait plus négliger ni ignorer leurs revendications comme ce fût le cas avant la deuxième guerre mondiale.
En Afrique Occidentale Française (AOF), l’émergence des partis politiques a eu lieu dans un contexte de politique assimilationniste introduite par la constitution française de la IVème république (octobre 1946) qui a octroyé la citoyenneté française aux anciens « sujets » coloniaux. Le Rassemblement Démocratique Africain (RDA) fût alors créé en 1946 sous la présidence de Houphouët-Boigny qui créera plus tard le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) comme section du RDA[8]. Comme en Côte d’Ivoire, des sections du RDA furent créées dans d’autres pays de l’Afrique Occidentale Française à l’instar du Parti Démocratique de Guinée dirigé par Sékou Touré et l’Union Soudanaise (Soudan français – actuel Mali) dirigée par Modibo Keita[9]. D’autres partis politiques allaient voir le jour plus tard et avaient centré leurs actions sur la lutte pour l’indépendance. C’est le cas du Parti Africain de l’Indépendance (PAI) et du Parti du Regroupement Africain (PRA).
Au Togo, qui ne faisait pas parti de l’AOF du fait de son statut particulier, la vie politique a été animée depuis 1946 par le Comité de l’Unité Togolaise (CUT) présidé par Sylvanus Olympio et la Juvento[10] de Anani Santos créée en septembre 1951.
La réussite de ces différents partis politiques, aussi bien dans les colonies britanniques que dans les colonies françaises, a une chose en commun : les leaders connaissaient les revendications des populations et savaient proposer des stratégies et des solutions concrètes pour les obtenir de l’administration coloniale. Et la revendication principale à cette époque était l’accession à l’indépendance. En somme, on note que la multiplication des partis politiques dans les pays d’Afrique de l’Ouest, tout comme dans le reste du continent, n’a été possible que grâce à une démocratisation progressive des systèmes coloniaux.
Si le multipartisme a permis d’accélérer le processus de décolonisation, il n’a pas survécu aux dérives autoritaires qu’ont connues la plupart des pays africains au lendemain des indépendances. Réintroduit progressivement entre 1980 et 1990, le multipartisme en Afrique devrait accompagner le processus de démocratisation des régimes politiques et favoriser une expression de la volonté populaire à travers des élections libres et inclusives. Cependant, sur un continent, d’une manière générale et particulièrement en Afrique de l’Ouest, où la vie politique est très souvent marquée « par la violence, le désordre, la personnalisation du pouvoir et la faiblesse des règles constitutionnelles[11] », les partis politiques peinent à jouer le rôle qui est le leur. Qu’est-ce qui peut expliquer alors cette « inefficacité » des partis politiques à contribuer à la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit dans les pays ouest-africains ?
Dans cet article, nous essayons d’analyser le fonctionnement des partis politiques en Afrique de l’Ouest et comment leur gestion peut influencer ou refléter la qualité de la gouvernance publique au niveau national. Dans cette étude, outre l’analyse documentaire basée sur l’exploitation des différents textes réglementaires et législatifs qui encadrent la vie des partis politiques, nous avons privilégié également une approche qualitative à travers un sondage d’opinion afin de cerner la perception qu’on les populations sur l’importance, le rôle et la gouvernance des partis politiques dans leur pays. Pour ce faire, un questionnaire a été administré aux citoyens d’une douzaine de pays africains, dont trois pays anglophones (Gambie, Ghana et Zambie). La plupart de nos répondants étaient des hommes et des jeunes (notamment les moins de 34 ans). La grande partie d’entre eux résident en ville, ont le niveau d’éducation post-secondaire et étaient principalement chrétiens ou musulmans.
La majorité de nos répondants ont déclaré ne pas se sentir proches d’un quelconque parti politique. Les principales raisons évoquées pour cette prise de distance incluent le manque de confiance envers les partis, un manque de motivation ou d’intérêt pour la politique, certains se considèrent apolitiques ou appartiennent à la société civile.
S’agissant des motifs qui pourraient les amener à rejoindre un parti, la plupart de ces répondants ont évoqué les idées défendues par les partis, d’autres pensent que c’est une manière à eux de contribuer au développement de leur patrie pendant qu’une fine proportion pense que ça les aidera à briguer un poste électif ou à avoir certains privilèges. Ceux qui disent être affiliés ou qui se sentent proches d’un parti politique considèrent que c’est un devoir citoyen ou c’est leur manière à eux de contribuer au développement de leur pays. D’autres disent avoir rejoint les partis politiques pour les idées qu’ils défendent pendant que certains s’y rapprochent avec l’espoir de trouver un emploi ou accéder à certains privilèges. A ces motifs, s’ajoutent l’intention ou la possibilité de briguer plus tard un poste politique.
Les partis politiques, à la fois instruments et manifestation du développement politique d’un pays, sont appelés, entre autres, à être des cadres de formation à la citoyenneté et la démocratie (I). Cependant, dans une région ouest-africaine marquée par des instabilités et des crises politiques fréquentes, les partis politiques souffrent d’une faible institutionnalisation qui entrave leur contribution réelle au renforcement de la démocratie (II).
I- Les partis politiques comme véhicule essentiel pour la conquête du pouvoir et cadre de formation à la citoyenneté et la démocratie
1- Un parti politique pour conquérir et exercer le pouvoir
Bien que le président béninois, Patrice Talon, soit arrivé au pouvoir en 2016 en tant que candidat indépendant, il a tout de même bénéficié du soutien de partis politiques tels que l’Union Progressiste pour le Renouveau (UPR) et du Bloc Républicain (BR) pour pouvoir mettre en œuvre son programme politique. Cela témoigne du rôle majeur des partis politiques dans la réussite ou l’échec de tout projet politique. Les partis politiques sont à la vie politique d’un pays ce que les instrumentistes sont à un orchestre. Le développement politique ou le chaos politique dépendent du niveau de professionnalisme de chacun. Ainsi, en tant que creuset de maturation des idées et des projets politiques, les partis politiques sont essentiels à la conquête du pouvoir. On retrouve cette mission première de conquête et d’exercice du pouvoir dans presque tous les textes juridiques qui réglementent la vie des partis politiques dans les pays de la région ouest-africaine. A titre d’exemple, l’article 2 de la charte des partis politiques en République du Bénin stipule que « Les partis politiques sont des groupes de citoyens partageant des idées, des opinions et des intérêts communs et qui s’associent dans une organisation ayant pour objectif de conquérir et d’exercer le pouvoir, et de mettre en œuvre un projet politique [12]». On retrouve la même idée au Libéria où le Political Parties Act définit le parti politique comme toute association de personnes formée pour participer à la formation de la volonté politique du peuple, pour diffuser des informations sur les idées politiques, les programmes sociaux et économiques de caractère national, et pour parrainer des candidats aux élections présidentielles, parlementaires et locales[13]. Même si l’idée de conquête du pouvoir n’y est pas explicitement mise en exergue, cela se traduit par le rôle de parrainage de candidats aux différentes élections, processus par lequel on peut conquérir le pouvoir, que ce soit au niveau local ou national.
Puisque l’objectif premier c’est de conquérir et exercer le pouvoir, les partis politiques se doivent donc d’être activement engagés dans les processus de conquête et d’exercice du pouvoir d’Etat. Ceci à travers la participation régulière aux scrutins au risque de perdre leur statut juridique. Ainsi, au Bénin, la charte des partis politiques dispose que les partis qui ne présentent pas de candidats à deux élections législatives consécutives perdent leur statut juridique[14]. Même si cette obligation de participation aux élections n’existe pas dans tous les pays, comme par exemple au Togo où la Loi n°91-04 du 12 avril 1991 portant charte des partis politiques, modifiée en 2022, ne mentionne rien à ce propos, il va sans dire qu’un parti politique qui ne participe pas régulièrement aux élections, en présentant seul des candidats ou en s’associant avec d’autres partis perdra sa crédibilité aux yeux de ses adhérents et de la population. Pour renforcer la démocratie, il n’y a pas un autre moyen que la compétition entre les partis politiques à travers des élections, car « Une démocratie forte et durable dépend de l’existence de partis politiques bien opérationnels [15]».
Au-delà de l’impopularité, un parti politique qui ne participe pas régulièrement aux échéances électorales perd la possibilité d’accéder à des financements publics destinés aux partis politiques. Dans la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest, le financement est octroyé aux partis en fonction soit du nombre de députés qu’ils ont à l’Assemblée Nationale ou du suffrage obtenu lors des élections. Ainsi, plus un parti est actif et fait de bons scores aux différentes élections, plus il peut bénéficier de l’appui public prévu par les textes réglementaires en la matière. Or pour rester actif et mobiliser l’électorat, cela nécessite du financement avant tout. Avec une pauvreté galopante dans les pays, il est difficile pour les partis politiques, principalement ceux de l’opposition, de mobiliser la contribution financière de leurs adhérents ou sympathisants. En Afrique d’une manière générale, l’accès au financement représente en effet l’une des grandes difficultés des partis politiques[16] qui sont finalement portés à bout de bras par leurs fondateurs, soutenus parfois par quelques cadres. L’Afrique de l’Ouest figure parmi les régions les plus pauvres du monde. Selon le rapport 2023-2024 du PNUD sur le développement humain dans le monde, sur les 191 pays, 5 de l’Afrique de l’Ouest figurent parmi les 10 derniers[17]. Dans ce contexte d’extrême pauvreté, il est difficile aux partis de mobiliser des fonds de la part de leurs membres et sympathisants qui, au contraire, espèrent un changement de leur vie socio-économique à travers leur engagement politique.
Malgré les difficultés économiques, le paysage politique ouest-africain semble se libérer de plus en plus, ce qui se matérialise à travers la multiplication des partis politiques, surtout dans les pays francophones. Au Togo par exemple, en 2015, on estimait à 108 le nombre de partis politiques enregistrés[18]. Dix ans plus tard, ce nombre a assurément augmenté. Pour un pays d’une population d’environ 8 millions d’habitants, le fourmillement des partis politiques peut laisser penser à un dynamisme politique et une démocratisation de la course à la conquête du pouvoir. Mais cela peut être également le signe d’un manque de synergie d’action entre les acteurs. Chacun voulant être le maître, on préfère créer son propre groupement plutôt que d’intégrer un parti déjà existant.
Un parti politique une fois créé et enregistré conformément aux règles en vigueur dans le pays, au-delà de la conquête et l’exercice du pouvoir, endosse une responsabilité qu’on peut qualifier d’intérêt public, celle de la formation à la citoyenneté et la démocratie.
2- Un parti politique comme cadre de formation à la démocratie et la citoyenneté
Dans l’idéal, un parti politique est un cadre qui doit permettre l’éclosion des idées et stratégies politiques, un environnement qui promeut l’apprentissage des valeurs démocratiques telles que le respect des droits fondamentaux, la liberté d’expression, la participation citoyenne etc. Les différents textes législatifs et réglementaires relatifs aux partis politiques dans les pays ouest-africains ont, pour la quasi-totalité, assigné ce rôle de formation à la démocratie et la citoyenneté aux groupements politiques. Les articles 3 et 4 de la Loi organique portant charte des partis politiques en République de Guinée stipulent ainsi que les partis politiques ont pour objet de regrouper les citoyens autour d’un programme politique et de concourir à l’expression du suffrage universel et à l’éducation politique et civique du citoyen. Ils doivent, par leurs objectifs, leur programme et leurs pratiques, contribuer à la défense de la Loi Fondamentale, de la démocratie et de la souveraineté nationale[19]. Au Ghana, la charte des parties politiques[20] stipule à son article 1, alinéa 3 qu’un parti politique peut participer à la formation de la volonté politique du peuple, diffuser des informations sur les idées politiques et les programmes sociaux et économiques de caractère national. Même si la charte ghanéenne ne fait pas de la formation à la citoyenneté et la démocratie une obligation pour les partis politiques comme c’est le cas dans certains textes francophones avec l’usage du verbe « doivent », leur contribution dans ce domaine est souhaitée. Le choix du verbe « may » par le législateur ghanéen peut s’expliquer par le fait qu’il est conscient que s’il en faisait un devoir, il faudrait également donner les moyens, financiers surtout, aux partis politiques pour qu’ils puissent remplir leur rôle. En effet, comme nous le mentionnions un peu plus haut, l’un des défis des partis politiques c’est le manque de financement. S’ils ne trouvent pas de financement pour leur mission principale qui est de conquérir et exercer le pouvoir, on peut difficilement imaginer qu’ils puissent investir dans la formation des citoyens. Néanmoins, s’ils le faisaient, cela ne serait que bénéfique pour eux en premier lieu, puisqu’ils auront un électorat bien informé des enjeux politiques du pays avec une connaissance générale des lois et réglementations en matière électorale entre autres. Car, un autre grand défi que rencontrent les partis politiques, notamment ceux de l’opposition qui sont pour la grande majorité des partis de masse, c’est celui de l’analphabétisme[21]. Non instruits ou très peu instruits, habitant dans les campagnes, parfois dans les villes à cause du phénomène de l’exode rurale, les sympathisants des partis politiques de masse dans certains pays ont très peu connaissance des réels enjeux derrières les échéances électorales. Ce qui pousse souvent les partis, lors des campagnes électorales, à se lancer dans des diatribes sur les tenants du pouvoir. Or, si les « discours populistes » soulèvent les foules, ils font néanmoins rarement gagner des élections car manquant de consistance et surtout de réelle stratégie. Le cas de Bassirou Diomaye Faye et de Ousmane Sonko au Sénégal est assez atypique et peut servir d’exemple pour d’autres partis de l’opposition en Afrique de l’Ouest. En effet, bien que le plus souvent leurs discours étaient assez critiques à l’égard de l’administration en place, ils avaient des propositions concrètes à faire valoir auprès de l’électorat composé majoritairement de jeunes très demandeurs de nouveaux projets politiques qui tiennent compte de leurs besoins immédiats et futurs. Aussi, même si le parti de Ousmane Sonko a pu compter sur un électorat jeune largement issu de la classe populaire, les hauts cadres du parti sont quant à eux issus de l’administration et ont alors une bonne maîtrise des arcanes du pouvoir et de son fonctionnement. C’est donc un parti qui présente à la fois les caractéristiques d’un parti d’élites et d’un parti de masse et c’est cela qui leur a permis d’être capables de proposer des solutions concrètes comme alternatives crédibles aux reproches qu’ils formulaient à l’égard de l’administration de Macky Sall, notamment la question de la corruption.
Comme au Sénégal, les jeunes représentent une grande proportion de la population des pays ouest-africains. Ceux âgés de moins de 25 ans représentent entre 42,7% et 67% selon les pays et avec très peu de possibilité d’éducation et d’emploi.[22] Si les partis politiques s’investissent dans leur éducation civique et politique, ils peuvent en faire des citoyens engagés voir des hommes politiques épris des valeurs de justice, de transparence et de redevabilité sans lesquelles aucune démocratie n’est envisageable.
Selon une étude d’Afrobarometer, les jeunes africains, contrairement à leurs ainés, sont moins impliqués dans les processus électoraux et moins susceptibles de se réclamer membre ou sympathisants d’un parti politique. Ils sont toutefois plus susceptibles de participer à des manifestations ou des mouvements de protestation[23]. Il y a donc un désintérêt manifeste des jeunes pour la chose politique. Cela se reflète également dans le sondage que nous avons réalisé dans le cadre de cet article. Comme nous l’indiquions dans l’introduction, la majorité (61%) des répondants ont indiqué ne pas être affiliés à un parti politique.
Face à ce désintérêt manifeste des jeunes qui constituent la majorité de la population, les partis politiques ont un rôle crucial à jouer pour réveiller en ces citoyens et potentiels électeurs le sens du patriotisme et la volonté de contribuer au changement à travers l’engagement politique. En effet, former les jeunes et les membres des partis politiques sur les principes de la bonne gouvernance et les sensibiliser avec pédagogie aux enjeux politiques nationaux, régionaux et internationaux, c’est contribuer à faire d’eux des citoyens avisés et ayant le souci du bien commun. Au Togo, Tikpi Atchadam, fondateur du Parti National Panafricain (PNP) a tenté de le faire en organisant régulièrement des sessions de formation aux membres et sympathisants sur la lecture des lois de finance et les principes de base de la gestion publique[24]. Mais il n’a pu continuer longtemps son initiative, la situation politique du pays l’ayant contraint à l’exil.
Bien que certains pays affichent une bonne progression en termes de renforcement du processus démocratique, à l’instar du Sénégal, du Ghana ou du Nigéria, l’Afrique de l’Ouest reste une région où la démocratisation est vacillante en raison de plusieurs facteurs aussi bien endogènes qu’exogènes. Il en va de la légitimité voire de la survie des partis politiques d’œuvrer à sa consolidation en adoptant des pratiques qui promeuvent les valeurs démocratiques et citoyennes. La littérature en sciences politiques attribue aux partis politiques quatre fonctions principales dont la mobilisation sociale[25]. Cette mobilisation sociale, si elle s’effectue principalement lors des scrutins, elle devrait être continue et cela peut se faire à travers la formation civique des membres et sympathisants. En effet, s’il est vrai que la démocratie a besoin des partis politiques pour fonctionner efficacement, cela ne peut se faire sans une mobilisation politique et sociale continue afin d’améliorer la qualité de la participation citoyenne.
En réalité, si les partis politiques se montrent incapables d’assurer la formation de leurs membres et sympathisants, c’est aussi dans une certaine mesure le résultat de l’absence d’orientation idéologique et de la pratique des valeurs démocratiques en leur sein.
II- La faible institutionnalisation du système des partis en Afrique de l’Ouest
Les systèmes de partis en Afrique d’une manière générale sont caractérisés par un faible degré d’institutionnalisation[26] et l’Afrique de l’ouest ne fait pas exception. Ce faible degré d’institutionnalisation s’explique par le fait que la vie politique est encore centrée sur la personnalité des dirigeants et les partis peinent à asseoir une organisation autonome. Dans certains pays, les partis sont sous l’influence d’une famille et les membres influents sont sélectionnés avec soin afin de garantir leur allégeance, ce qui laisse donc peu de place à la liberté d’expression. Le faible degré d’institutionnalisation peut aussi s’expliquer par l’absence d’orientation idéologique lors de la création des partis. Le plus souvent, les partis naissent de la volonté d’un individu de briguer un mandat électif. L’ambition ne s’inscrivant pas dans une dynamique de contribuer durablement à l’évolution du débat politique sur tel ou tel sujet de société, le mouvement s’essouffle très vite après deux ou trois tentatives infructueuses de se faire élire.
1- Faible ancrage social des partis politiques en Afrique de l’Ouest
Un système de parti est considéré comme institutionnalisé lorsque les principaux partis politiques ont une existence stable avec un ancrage important dans la société[27] et la compétition entre eux est assez ouverte au point de rendre possible le changement ou l’alternance. L’exemple du Nigéria où le Congrès de tous les progressistes dont sont issus Bola Tinubu (mai 2023) et Muhammadu Buhari (mai 2015 – mai 2023) et le Parti démocratique populaire dont sont issus Goodluck Jonathan (février 2010 – mai 2015) Umaru Yar’Adua (mai 2007 – mai 2010), Olusegun Obasanjo (mai 1999 – mai 2007) animent la vie politique et parviennent à faire élire leurs candidats est un bel exemple d’un processus d’institutionnalisation assez avancée du système des partis dans le pays.
Dans son ouvrage Les partis politiques de l’opposition en Afrique, Issaka Souaré, se basant sur les travaux de Giovani Sartori, Michel Offerlé, Bréchon et autres, a dégagé trois critères fondamentaux permettant de distinguer les partis politiques d’autres types d’organisations. Ainsi, pour être qualifié de parti politique, il faut que l’organisation ait l’ambition de conquérir le pouvoir par voix constitutionnelle ; qu’elle bénéficie d’une représentativité dans l’ensemble du pays et enfin, qu’elle jouisse d’une durabilité au-delà de ses fondateurs[28]. Si sur les trois critères, les partis politiques dans les pays ouest-africains remplissent automatiquement deux d’entre eux du fait des lois et réglementations nationales, le troisième critère qui est celui de la durabilité au-delà des fondateurs se révèle difficile à remplir. En effet, les partis politiques en Afrique de l’Ouest sont caractérisés par leur faible ancrage social et ne survivent pas au décès ou à la baisse de la notoriété de leurs fondateurs. A titre d’exemple, au Togo, le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) de Yawovi Agboyibo qui, depuis les élections législatives de février 1994 était très actif sur la scène politique togolaise, a commencé par perdre progressivement de sa vitalité au fur et à mesure que la notoriété de son fondateur diminuait. Ce parti est presque devenu inexistant aujourd’hui sur l’échiquier politique togolais depuis le décès de M. Yawovi Agboyibo. Cela témoigne du degré de personnalisme qui caractérise les partis. Les projets politiques ne vont pas au-delà de la personne du fondateur, la liberté d’expression n’est pas garantie et les voix dissidentes sont très rapidement exclues. C’est le cas toujours au Togo de l’Union des Forces du Changement (UFC) de Gilchrist Olympio qui, après son accord politique avec le parti au pouvoir en janvier 2010 sans concertation préalable avec le bureau national, a exclu de l’organisation tous les cadres contestataires. Ce parti également, naguère influent sur la scène politique togolaise, a ainsi peu à peu disparu de la scène politique togolaise au même titre que son fondateur. Une si forte corrélation entre la perte d’influence ou le décès d’un chef de parti et la perte d’influence dudit parti sur la scène politique nationale est un signe d’une mauvaise santé du système des partis dans le pays. Cela signifie que les partis ne réussissent pas à avoir un encrage social assez fort et ne parviennent pas à recruter des personnes capables de défendre et porter les projets politiques en dehors de la personne du fondateur. Un ancrage social solide est indispensable au succès d’un parti politique qui ambitionne de conquérir le pouvoir, surtout dans le contexte africain. Cet ancrage dans la société est une condition sine qua non pour réussir l’articulation et l’agrégation des intérêts de la population[29], étape nécessaire pour une mobilisation sociale efficace. En effet, dans un contexte ouest-africain où les attentes des populations sont grandes vis-à-vis des pouvoirs publics, tant les défis sont multiples dans tous les domaines de la vie quotidienne, les partis politiques ont le devoir d’y proposer des solutions concrètes. Et cela ne peut se faire que s’ils parviennent à comprendre et structurer les attentes afin d’en faire un programme politique pragmatique sur la base duquel les électeurs pourraient leur accorder leurs suffrages. Tout ceci doit s’inscrire dans un objectif politique ou une orientation idéologique qui permet aux électeurs de pouvoir différencier les différentes formations politiques.
2- L’absence d’orientation idéologique des partis
Issu de deux mots grecs « idéa » et « logos », le terme idéologie signifie étymologiquement « discours sur les idées ». Considérés comme des groupes de citoyens partageant des idées, des opinions et des intérêts communs, les partis politiques sont des cadres d’expression d’idées et d’opinions sur l’organisation et la gestion des affaires de la cité. La façon de concevoir les situations et les phénomènes sociétaux pouvant être différente d’une personne à une autre, d’un groupe à un autre, chaque groupement politique peut donc avoir « sa propre idéologie » c’est-à-dire sa propre représentation des faits de la cité, son organisation et sa gestion. De cette pluralité de points de vue et d’opinions émergent des idées novatrices qui façonnent la gouvernance publique. On peut donc dire que la politique est indissociable de la notion d’idéologie.
Bien que dans les sciences sociales, aucune définition ne fait l’objet d’unanimité, nous adopterons ici une définition proposée par Pierre Bonnafé et Michel Cartry pour la notion d’idéologie politique qu’ils considèrent comme « un ensemble d’idées, de représentations, de croyances, propres à un groupe social déterminé, relative à la structure et à l’organisation présentes et futures de la société globale dont il fait partie[30] ». Même si « l’idéologie est opposée [le plus souvent] au pragmatisme parce que sa rigidité l’empêche de s’adapter avec efficacité à une réalité en mouvement[31] », il est primordial pour un groupement politique de se définir une orientation idéologique sur laquelle sera forgée son identité, laquelle permettra de la différencier des autres formations politiques. L’identité idéologique permet d’afficher un positionnement affirmé face à certaines situations ou faits de la société. Sans cela, le groupement politique ne serait qu’une « girouette » ballotée par le vent des intérêts personnels. Sans une affirmation idéologique, il ne peut en effet véritablement y avoir une orientation claire des opinions et visions que les partis défendent. Définir une orientation idéologique permet alors aux partis de proposer des programmes cohérents et de rassembler les électeurs autour de valeurs partagées. Car une orientation idéologique influence non seulement les programmes proposés, mais aussi la perception des électeurs. Cette absence d’orientation idéologique affirmée des formations politiques en Afrique de l’Ouest est à l’origine de propositions politiques très souvent sans consistance en termes de prise en compte de la réalité des pays et des nombreux défis des populations, reléguant ainsi les débats politiques, lorsqu’ils ont lieu, à des considérations d’ordre personnel des candidats. Les questions sur les défis pressants de la société sont ainsi oubliées ; les intérêts des populations sacrifiés sur l’autel des intérêts personnels. Porter et défendre les revendications des populations, définir une ligne d’action et de conduite est en soi une expression d’une idéologique progressiste comme l’avait si bien dit Sékou Touré : « Il n’existe que deux sortes d’idéologies : celle du progrès, partant de la prise en considération de l’entité supérieure que représente le peuple, et celle, réactionnaire, faisant de l’individu la fin et du peuple le moyen[32] ». Cette affirmation du père de la nation guinéenne résonne encore particulièrement aujourd’hui quand on sait qu’ils sont nombreux, ces hommes et femmes politiques qui font du peuple un moyen pour la réalisation des ambitions personnelles, celles d’accéder au pouvoir et une fois élus ne se sentent aucunement redevables envers ceux qui leur ont accordé leurs suffrages.
La marche de l’Afrique vers le développement dépend de la capacité des acteurs politiques à prendre la pleine mesure de leurs responsabilités : devoir d’agir dans l’intérêt supérieur des populations. Il faut que les partis politiques se démocratisent eux-mêmes, avant même que l’on ne puisse parler d’une démocratisation de la gouvernance publique dans les pays. En effet, en tant que laboratoires d’idées politiques, les partis doivent incarner eux-mêmes l’idéal démocratique qu’ils souhaitent voir émerger dans le pays. Malheureusement, les partis politiques en Afrique ont cultivé une mauvaise réputation auprès des citoyens en termes de respect des normes démocratiques de gestion et de gouvernance. Cela se reflète dans les résultats de notre enquête dont la majorité des répondants déclare que les faits et pratiques au sein des partis politiques respectent « un peu » ou « pas du tout » les normes démocratiques. Par exemple, plus de la moitié des répondants estiment qu’il n’y a pas d’alternance dans la gouvernance des partis politiques dans leur pays. Selon les répondants qui disent qu’il n’y a pas d’alternance au sein des partis politiques, la perception selon laquelle le président fondateur soit le seul financeur du parti et le considère comme un « patrimoine privé » est la principale raison qui empêche la tenue des assemblées générales. D’autres aussi évoquent le fait que les partis ne promeuvent pas l’émergence de nouveaux leaders. L’écrasante majorité des répondants déclare que les leaders des partis politiques sont vénérés par les membres, soulignant la perception du culte de la personnalité dans les partis.
Il est illusoire d’espérer d’un chef de parti politique qui n’a pas su instaurer au sein de son mouvement politique la liberté d’expression et le respect des avis contradictoires qu’il saura le faire au niveau national une fois arrivé au pouvoir. C’est une utopie que d’espérer d’un chef de parti politique qu’il aura le sens de la transparence et de la redevabilité lorsqu’il sera au pouvoir alors même qu’il n’a pas su montrer une once de transparence dans la gestion de son mouvement politique. Il ne faut pas espérer de quelqu’un qui est le président de son parti depuis sa création qu’il saura prôner l’alternance politique au niveau national. Si les partis politiques en Afrique de l’Ouest peinent tant à mobiliser les contributions des populations, c’est probablement parce que les dirigeants ne voudraient surtout pas se sentir obligés de rendre des comptes aux adhérents et aux contributeurs.
L’Afrique d’une manière générale et l’Afrique de l’Ouest plus spécifiquement a un énorme potentiel qui est aujourd’hui minimisé : la force et la créativité de sa jeunesse. Les partis politiques devraient faire des jeunes des acteurs clés dans la conception, l’élaboration et la mise en œuvre de leurs actions. Ils représentent une majorité démographique et devraient être impliqués dans les processus de prise de décisions qui concernent non seulement leur présent mais aussi leur avenir.
[1] Souaré, Issaka K., Les Partis Politiques de l’opposition en Afrique, Presses de l’Université de Montréal, 2017, p.47.
[2] Maurice Duverger, Les Partis Politiques, éditions Seuil, octobre 1992, 563 pages.
[3] Comité scientifique international pour la rédaction d’une Histoire générale de l’Afrique (UNESCO), sous la direction de A. A. Mazrui, Histoire générale de l’Afrique, volume VIII. L’Afrique depuis 1935, édition UNESCO, 1998, p.196.
[4] Souaré, Issaka K. « Chapitre I. L’avènement et l’évolution des partis politiques en Afrique ». Les Partis Politiques de l’opposition en Afrique, op.cit.
[5] Comité scientifique international pour la rédaction d’une Histoire générale de l’Afrique (UNESCO), sous la direction de A. A. Mazrui, Histoire générale de l’Afrique, volume VIII. L’Afrique depuis 1935, op.cit., p.128.
[6] Alexander Lee & Jack Paine, « British Colonialism and Democracy: Divergent inheritances and diminishing legacies », Journal of Comparative Economics, Volume 47, Issue 3 , September 2019, Pages 487-503. Url: <https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0147596718302142>
[7] Comité scientifique international pour la rédaction d’une Histoire générale de l’Afrique (UNESCO), sous la direction de A. A. Mazrui, Histoire générale de l’Afrique, volume VIII. L’Afrique depuis 1935, op.cit., p.190.
[8] Ibid. p. 199.
[9] Ibid. p. 200.
[10] Justice-Union-Vigilance-Education-Nationalisme-Tenacité-Optimisme
[11] Carbone, Giovanni M.., et al. « Comprendre les partis et les systèmes de partis africains : Entre modèles et recherches empiriques ». Politique africaine, 2006/4 N° 104, 2006. p.18-37.
[12] Article 2 de la Loi n°2018-23 du 17 septembre 2018 portant charte des partis politiques en République du Bénin.
[13] Section 11, paragraphe 1 du Political Parties Act de 2002 : « (…) any association of persons formed to participate in shaping the political will of the people, to disseminate information on political ideas, social and economic programmes of a national character, and to sponsor candidates for presidential, parliamentary and local government election »
[14] Article 27 de la Loi n°2018-23 du 17 septembre 2018 portant charte des partis politiques en République du Bénin.
[15] Said Adejumobi, Partis Politiques en Afrique de l’Ouest. Le défi de la démocratisation dans les Etats fragiles., Institute for Democracy and Electoral Assistance (IDEA), 2007, p.5.
[16] Ibid. p.24.
[17] PNUD, Rapport sur le développement humain 2023-2024, sortir de l’impasse, repenser la coopération dans un monde polarisé.
[18] RFI, au Togo, un 108e parti politique a vu le jour. https://www.rfi.fr/fr/afrique/20151021-togo-108e-parti-politique-vu-jour Article publié le 21/10/2015, consulté le 19/01/2025.
[19] Loi organique L/91/002/CTRN du 23 décembre 1991 portant charte des partis politiques en République de Guinée en République de Guinée, les articles 3 et 4.
[20] The five hundred and seventy-fourth Act of the Parliament of the Republic of Ghana entitled the Political Parties Act, 2000. “A political party may, subject to the constitution and this Act participates in shaping the political will of the people, disseminate information on political ideas, social and economic programmes of a national character (…)”.
[21] Carbone, Giovanni M.., et al. « Comprendre les partis et les systèmes de partis africains : Entre modèles et recherches empiriques ». op.cit., p.18-37.
[22] Nations Unies, Commission Economique pour l’Afrique, Profil socioéconomique de l’Afrique de l’Ouest, 2024 : une sous-région résiliente qui subit les effets socioéconomiques négatifs de crises multiples.
[23] Afrobarometer, Jeunesse d’Afrique : Plus instruite, moins embauchée, toujours absente dans les débats politiques et de développement, Dépêche n°734, 15 novembre 2023.
[24] Voir < https://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/09/29/tikpi-atchadam-le-nouvel-opposant-que-personne-n-a-vu-venir-au-togo_5193785_3212.html > (Consulté le 06/02/2025).
[25] Alexander Stroh et Léonard Wantchékon, « Introduction : Rapprochement des partis politiques béninois. » In Jan Niklas Engels et Al., Le fonctionnement des partis politiques au Bénin., édition COPEF, Cotonou, 2008, p.11
[26] Carbone, Giovanni M.., et al. « Comprendre les partis et les systèmes de partis africains : Entre modèles et recherches empiriques ». art. cité, p.18-37.
[27] Ibid.
[28] Souaré, Issaka K., Les Partis Politiques de l’opposition en Afrique, op.cit. p.43.
[29] Alexander Stroh et Léonard Wantchékon, « Introduction : Rapprochement des partis politiques béninois. » In Jan Niklas Engels et Al., Le fonctionnement des partis politiques au Bénin., op.cit., p.12.
[30] Bonnafé P., Cartry Michel. Les idéologies politiques des pays en voie de développement. In: Revue française de science politique, 12ᵉ année, n°2, 1962. pp. 417-425.
[31] Capdevila Nestor, « “Idéologie”. usages ordinaires et usages savants ». Actuel Marx, 2008/1 n° 43, 2008. p.50-61.
[32] Cité par Benot Yves, « Idéologies, nation et structures sociales en Afrique noire ». In: Tiers-Monde, tome 15, n°57, 1974. Pouvoir, mythes et idéologies (sous la direction de Guy Caire), pp. 135-170.